Dans la métropole, les chantiers ont repris leur rythme de croisière. Du centre aux abords des périphériques, les quartiers se muent chaque jour un peu plus sous l’œil des riverains. Les bords de la Deûle, de la Madeleine à Saint-André-lez-Lille sont également en train de se peupler. Panorama – non exhaustif – des programmes immobiliers tendances qui métamorphoseront le paysage urbain d’ici ces prochains mois et, pour certains, années.
Cité administrative de Lille, un programme immobilier d'envergure

Depuis l’A25, on peut apercevoir les grues se déployer vers le ciel. À l’origine de ce bruyant vacarme mécanique, le plus important chantier en cours dans la métropole. C’est sans doute également l’un des plus grands de France. Portée par Bouygues Bâtiment Nord-Est, la future cité administrative de Lille s’érigera entre la Porte des Postes et la Porte d’Arras, dans un secteur en pleine redynamisation.
Les travaux qui ont commencé en janvier 2022 avancent déjà très vite. Plus de 400 ouvriers, dont 350 compagnons s’affairent presque chaque jour dans ce vaste terrain de jeu qui s’étale sur 400 mètres. D’une surface totale de 38 400 m², l’ensemble immobilier se constituera de cinq bâtiments. Ils réuniront 18 services de l’État (dont le centre des impôts, les finances publiques, le rectorat…) et accueilleront 2 000 fonctionnaires. Un restaurant inter-administratif, des salles de réunion et de formation, des cafétérias, 480 places de parking, une crèche… C’est aussi 10 000 m² de jardins au sol, dont 221 arbres, arbustes et vivaces plantés.
Côté conception, ce nouvel édifice se veut exemplaire en matière d’empreinte carbone. Toiture totalement vêtue de panneaux photovoltaïques, soit environ 2 700 m², 700 tonnes de matériaux biosourcés, 440 m³ de cuves pour la récupération des eaux de pluie… « Performance énergétique, qualité d’usage et biodiversité seront récompensées par les labellisations PassivHaus, Osmoz et Effinature », souligne-t-on chez Bouygues. Enfin, le projet prévoit d’atteindre le niveau E3C1 du référentiel E+C-. C’est l’un des plus hauts niveaux de performance énergétique. Rendez-vous fin décembre 2023 pour la livraison de la future Maison des services publics.
Le secteur Sud-Ouest se refait une santé

Dans le prolongement de la nouvelle cité administrative, boulevard de Metz, la ZAC Concorde a entamé sa métamorphose. Le projet ? Requalifier et restructurer tout un quartier à santé positive avec des logements de qualité, des équipements, services, commerces… L’environnement est également soigné avec une forte présence de la nature… Porté par la SPL Euralille – aménageur du projet et signataire aux côtés de la ville, de la MEL et de l’ANRU (Agence nationale de renouvellement urbain), cette opération d’envergure a pour objectif de rehausser et valoriser l’image de ce quartier longtemps ostracisé en le transformant en un lieu de vie animé, attractif et conçu pour le bien-être de ses habitants.
Les logements actuels souffrent de vétusté et ne sont plus adaptés aux normes. De ce fait, des appartements décents au nombre de 1 571, dont 399 réhabilités, viendront les remplacer. Au cœur de ce projet, un grand parc urbain et plus de trois hectares d’espaces verts dédiés à l’agriculture urbaine. Ce sont précisément 864 m² de serre qui verront le jour dès le printemps 2023. La construction d’un mur anti-bruit avec des plantations viendra atténuer les nuisances sonores et la pollution atmosphérique provenant du périphérique. Il préservera ainsi la tranquillité des futurs habitants du quartier. Si les premiers coups de pelle sont déjà intervenus pour déconstruire une partie des bâtiments, il faudra encore patienter une quinzaine d’années avant l’achèvement total des travaux.
La réhabilitation de la friche Saint-Sauveur relancée ?

On ne compte plus le nombre d’articles de presse dans les médias locaux sur le devenir de la friche Saint-Sauveur, tant ce dossier est épineux. Et pour cause : c’est une véritable bataille entre élus et associations qui dure depuis quelques années. L’aménagement des 23 hectares de cet ancien site ferroviaire a été initié conjointement en 2016 par la MEL propriétaire du terrain – et la ville de Lille.
Pour rappel, il est question de construire 2 400 logements, des commerces, des bureaux, un parc urbain, un gymnase et une piscine olympique. Depuis, les associations, militants et collectifs d’habitants plaident pour l’enterrement du projet, revendiquant le zéro construction et la création d’un poumon vert, dans une ville considérée déjà très dense. Après le gel du projet en 2018 par la justice administrative, puis l’annulation totale en 2021, suite à un avis défavorable du rapporteur public, les collectivités ne désarment pas pour autant.
En août 2022, nouvelle consultation : le commissaire-enquêteur déclare le projet Saint-Sauveur d’intérêt général, tout comme la ville de Lille. « La reconquête des friches constitue aujourd’hui un objectif majeur pour les territoires face aux défis d’accroissement de la population urbaine et de préservation des espaces naturels. Saint-Sauveur représente une opportunité unique de renforcer le dynamisme de la MEL : 23 hectares en plein centre-ville sur lesquels se répartissent logements, commerces, équipements sportifs au cœur d’un écrin de nature de 8 hectares. Avec ce projet d’intérêt général, le rayonnement de notre territoire n’en sera que renforcé », a déclaré Damien Castelain, président de la MEL, dans un communiqué. Y aura-t-il d’autres recours ? Pour l’heure, la question demeure en suspens.
La tour qui tutoie le ciel lillois

Si vous remontez jusqu’au numéro 100 du boulevard Carnot à Lille, vous avez sans doute aperçu l’impressionnante construction d’Emblem. Une silhouette avantageuse qui tutoie le ciel, répartie en deux volumes distincts. Cette opération étendue sur 4 000 m² est développée en co-promotion par Icade et Duval, en lieu et place de l’ancien Mcdonald’s. Culminant à 50 mètres de hauteur, la première tour abritera 118 appartements, tandis que la seconde de 28 mètres comprendra des bureaux. Le gros point fort de ce programme réside dans son emplacement exceptionnel. En effet, il est proche des principaux axes autoroutiers et à proximité immédiate des gares Lille Flandres et Lille Europe. Il y a également l’accès à tous les transports en commun ce qui en fait une adresse très convoitée.
Du haut des 17 étages, on imagine la vue dégagée sur le parc Matisse que les futurs occupants auront la chance d’admirer chaque jour. Son architecture tout en courbes et en transparence confère une certaine légèreté visuelle à l’ensemble. Une esthétique qui épouse à merveille le paysage environnant. Avec sa signature unique à la verticale, Emblem veut prouver que l’on peut densifier tout en respectant le bien-être des habitants. La livraison finale du projet est attendue pour 2024.
Ode et sens

La capitale des Flandres n’est pas la seule à se transformer. En effet, à La Madeleine, plusieurs projets immobiliers se dessinent. Au sommaire, l’aménagement de l’ancienne friche industrielle Pardoën, sur les bords de la Deûle. Après d’importants travaux de défrichage et de dépollution des sols en 2020, la reconversion du site touche à sa fin. L’offre résidentielle, baptisée Les Balcons de la Deûle, totalise 174 logements collectifs, du T1 au T5, répartis sur plusieurs bâtiments. L’emplacement privilégié au pied des berges, l’esthétisme des logements dont les surfaces généreuses sont baignées de lumière et les performances énergétiques promises par le promoteur Gilles Trignat Résidences, ont rapidement séduit les acquéreurs. Ce nouveau cadre de vie à proximité des commerces, des transports en commun et des accès autoroutiers, contribuera au dynamisme de la commune.
Au chapitre des projets d’envergure : Sensorium. Réalisé conjointement par Bouygues Immobilier et Sogeprom-Projectim, sous la houlette de l’architecte Luc Dehaene, ce programme s’est vu décerné, en octobre dernier, le grand prix régional des Pyramides d’Argent de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). À l’angle du boulevard Pierre de Coubertin et de la rue du Général de Gaulle, plus de 18 000 m² de bureaux, 135 appartements, des commerces, une conciergerie et un centre d’accueil pour jeunes adultes autistes, sortiront de terre d’ici fin 2024. Étendu sur l’ancien site du Tir-à-l’Arc, Sensorium viendra souligner l’entrée de la ville, avec un environnement soigné et très verdoyant. Autre point fort de la résidence, les habitants bénéficieront d’une agriculture urbaine partagée sur 1 400 m². Elle se composera de toitures maraîchères avec potagers, de bacs de culture, de massifs plantés…
La Madeleine, future ville éco-exemplaire ?
Le béton ne devrait pas avoir le monopole en ville. Source d’embellissement, la végétalisation améliore également le cadre de vie des habitants. Eu égard aux enjeux du changement climatique, les élus madeleinois ont mis en œuvre le principe d’arcologie. Reposant sur une rencontre harmonieuse entre l’architecture et l’écologie, ce concept vise à respecter un certain nombre de critères au-delà des dispositions réglementaires, comme celui de végétaliser les toitures et les façades pour tout porteur de projet de construction ou d’aménagement, à l’instar de Sensorium. Il est avant tout question d’encourager et d’inciter les promoteurs et les architectes au verdissement de leurs projets immobiliers.
Le grand large !

La couronne Nord-Ouest de la métropole lilloise fait figure de proue en matière d’offres de logements. D’ailleurs, le projet pharaonique de réhabilitation des Grands Moulins de Paris à Marquette-lez-Lille en témoigne. Mais c’est précisément dans la ville voisine, à Saint-André-lez-Lille, qu’a lieu la frénésie. Et pour cause : en ce moment même se peaufine un nouveau quartier situé au 22ème kilomètre de la Deûle : le Quai 22. Porté par Nhood, Linkcity et la Sem Ville renouvelée et conçu par l’Agence Nicolas Michelin et Associés (ANMA), ce projet urbain a pour intention d’offrir une véritable parenthèse de sérénité au bord de l’eau et à deux pas de l’effervescence urbaine. L’enjeu : redonner de l’attractivité à cette partie du territoire en imaginant un lieu de vie ouvert sur la ville. Celui-ci favorise alors les rencontres, la convivialité et le partage.
Si les premiers résidents ont déjà pris possession des lieux en automne dernier, le chantier se poursuit jour après jour. À terme, 700 logements, des bureaux, des commerces et un parc urbain d’un hectare peupleront l’ancien terrain jadis occupé par la friche Rhodia. Si la mixité programmatique est au cœur du projet, la dimension environnementale tient une composante essentielle. En témoigne Panorama, le futur siège régional de Dalkia – dont la livraison est prévue d’ici le mois de juin 2023. Celui-ci se distingue par sa conception bioclimatique. Il a d’ailleurs reçu le label BBCA (bâtiment bas carbone) avec le niveau le plus élevé à savoir celui de l’excellence carbone. Une belle récompense pour ce bâtiment de 7 500 m² réalisé 100% en bois.