Rendre visible l’invisible. Se saisir de l’insaisissable. Sans frontières ni repères fixes. Dans une logique parfois antinomique. Au détour d’un geste, d’un pigment, d’une couleur, exhalent de profondes vibrations. Dans son univers pictural, Damien Demaiter est en recherche constante d’équilibre et d’harmonie.
Une profusion d’images, de sons et de mots qui se confondent, se répondent, s’entremêlent, pêle-mêle. Avec cette sensation d’être happé vertigineusement dans les abysses, transporté dans un autre espace-temps. L’œuvre de Damien Demaiter est en perpétuel mouvement, vivante, organique. Derrière l’enchevêtrement de ses coups de pinceaux, l’artiste tente de faire naître un nouvel ordre – ou désordre. Dans un flux ininterrompu, il injecte une dose de spontanéité et d’intuition.

Ce “lâcher prise inconscient” joue un rôle extrêmement important dans son processus créatif. “Mon travail, c’est de l’intuitif, j’aime cette idée de l’inconnu, même si dans ma tête, je sais pertinemment ce que je veux faire”, sourit-il. Ainsi, le peintre se laisse guider par son humeur, ses émotions, ses états d’âme. En résultent de la gaieté et de la bonne humeur, comme un besoin d’apporter du réconfort et surtout de la lumière, dans un monde parfois teinté de noirceur. Une œuvre artistique, intense et vibrante.
Mon travail, c'est de l'intuitif, j'aime cette idée de l'inconnu, même si dans ma tête, je sais pertinemment ce que je veux faire.
Jaillissement maîtrisé

Sur sa toile, Damien Demaiter étale sa peinture, gratte et sculpte, inlassablement. Les couches se superposent, les matières se forment et les couleurs se fondent entre elles, jusqu’à créer une explosion chromatique. Son atelier roubaisien est à l’image de son œuvre, coloré. Ici et là se côtoient des tubes d’acrylique, des crayons, des feutres, des craies, de l’encre, du vernis. Sur l’un des chevalets, une imposante composition abstraite capte irrémédiablement l’œil. Ici, l’artiste s’amuse habilement avec les matériaux pour créer un ensemble harmonieux et esthétique.
C'est en regardant la nature qu'on la préserve.
Pulsions salvatrices

Poncer, lisser, peindre puis donner une seconde vie aux objets inutilisés, comme ce trésor qui semble tout droit sorti des profondeurs marines.
Reçu aux Gobelins à dix-huit ans, le jeune adulte choisira plutôt de rejoindre sa terre natale et d’intégrer l’ESAAT (École supérieure des arts appliqués et du textile) à Roubaix. Deux ans plus tard, il se lancera en tant que graphiste, d’abord dans une agence de communication à Paris puis chez DDB, avant de fonder en 2010 sa propre entreprise, Demain l’Agence. Il faudra attendre 2017 pour que l’artiste renoue définitivement avec la peinture.
“Je ressentais beaucoup de frustration”, confie celui qui désormais partage volontiers son travail. À 49 ans, l’artiste n’a pas fini d’explorer sa créativité. Après un premier travail sur la poterie, cet esthète rêve désormais de concevoir ses propres pièces. Comme un besoin viscéral de créer et nourrir son œuvre.
Exposé au Centre Culturel Monet Rollinat dans le Limousin, au Balthasar à Bruxelles et chez Acid Gallery à Lille, Damien Demaiter a également participé au 111 des Arts de Lille, Paris et Toulouse, à Solid’Art ainsi qu’à Lille Art Up! en 2021. En 2022, on le retrouve à Lille Art Up! En 2023, l’artiste est parrain du salon solidaire d’art contemporain Solid’Art.