A l’occasion du 450e anniversaire de la mort de Pieter Brueghel l’Ancien, l’exposition « Fêtes et Kermesses au temps des Brueghel » a investi totalement les murs de l’Hôtel de la Noble Cour. Une exposition joyeuse, une ode au bonheur et un reflet de la gaieté de l’art flamand, à découvrir depuis le 16 mars. Visite Flandre a eu le privilège d’une visite en avant-première, le 11 mars.
1000 m2, 94 oeuvres, tableaux et gravures : pour cette exposition, le musée de Flandre a déménagé toute sa collection permanente et s’est mis aux couleurs de la fête brueghelienne. La conservatrice Sandrine Vézilier-Dussart, a fait venir des chefs-d’oeuvre de la France et de l’Europe entières (Copenhague, Amsterdam, Budapest, Prague, Florence, Turin). Egalement du musée du Dessin et de l’Estampe Originale de Gravelines, du musée des Beaux-Arts de Dunkerque, ou du musée Benoît de Puydt de Bailleul. Issus de collections privées, des tableaux rares sont exposés… La Fête Villageoise de Jan I Brueghel, un prêt de Queen Elizabeth II !

Un thème pictural ancien
« La fête flamande apparaît dès le début du 16e siècle, bien avant Brueghel l’Ancien, explique Sandrine Vézilier- Dussart. Entre art courtois et monde paysan, depuis la satire caricaturale des graveurs allemands jusqu’aux prémices de la « révolution brueghel » dans le traitement de ce thème, on découvre les rites et les codes de ces temps d’exutoires. Le mariage est prétexte à tous les débordements : beuveries, « mariée sale », noce grotesque, danse des oeufs, processions, carnaval… Codes couleurs, détails truculents, on dévore ces toiles des yeux comme autant d’histoires aux chapitres multiples.

La révolution Brueghel
Pieter Brueghel L’Ancien (1525/1530 – 1569) révolutionne le genre. A ce jour on ne dénombre que trois kermesses et noces villageoises peintes par le maître. On sait qu’il a réalisé de nombreux dessins. Déclinés en de multiples gravures et peintures, réinterprétés de manière innovante par ses successeurs et ses deux fils, Jan I et surtout Pieter II Brueghel.
Une fête sans cesse réinventé
Deux salles entières sont consacrées à l’oeuvre des fils. Le chefs-d’oeuvre :« La Danse de noce » de Jan I Brueghel, une oeuvre rare, très proche du style de son père.

La « Fête Villageoise » est un tournant dans la représentation des fêtes bruegheliennes. On découvre la patte de l’aîné, Pieter II, plus créatif que son frère avec des compositions très innovantes. D’autres artistes: Savery, Bol, Vinckboons, Brouwer et Téniers dédiée à la fête galante et à la Parabole du fils prodigue.
