Le Clos Saint-Jacques, enclos de charme

Cet ancien hospice des Augustines séduit Babeth et Roger Quéro, il y a 16 ans déjà. Tous deux entament une nouvelle phase de leur vie, après plus de 10 ans passés en Afrique. Ils en ont gardé le sens de l’accueil, cet esprit de « la porte toujours ouverte aux autres« . La bâtisse, plus de 500 m², sur deux étages, ne dispose alors ni de cuisine, ni de salle de bains et se trouve dans un état plutôt lamentable. « Nous avons mené deux ans de travaux et au vu des volumes dont nous disposions, et de notre histoire, l’idée d’ouvrir des chambres d’hôtes a fait son chemin« .

Drôle de coïncidence… car au fil de ses recherches, Roger, passionné d’histoire, découvre que les dlieux cumulent plusieurs vies, toujours en lien avec l’hospitalité et l’accueil des hôtes. « C’était, au XIIe siècle, un couvent pour les pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle mais aussi des nécessiteux, explique-t-il. Au XVIIIe siècle, après les destructions de la Révolution Française, des brasseurs s’installent ici. Quand nous avons visité cette maison, elle faisait office de cabinet médical ! Encore plus fort, notre premier client était un pèlerin Polonais, blessé au genou. Il cherchait un refuge et a tapé chez nous par hasard !« 

Outre cette histoire singulière, le Clos Saint-Jacques s’illustre par une décoration soignée, patinée au fil du temps et sans cesse renouvelée. Il faut dire que Babeth, passée par les Beaux-Arts de Cambrai, spécialiste de la technique de la gravure à l’eau-forte, a le sens du beau et du détail ! « Je conçois la décoration d’une pièce comme un tableau. Ce sont d’abord les couleurs qui me guident, et les tissus. Ensuite, je compose une harmonie avec des objets et des meubles qui racontent une histoire.« 

Jamais à court d’idées, elle coud tous les tissus d’ameublement de la maison, peint un haut de cheminée, une fresque pour une salle de bains, créée un faux vitrail, réémaille une ancienne baignoire… tout, ici, porte sa signature.

Parquet chaleureux, meubles patinés, tonalités douces : la salle à manger et le salon sont un havre de paix. Ils offrent un accès direct sur une belle cour pavée close. Un petit paradis de verdure et de quiétude où il fait bon bouquiner, sous la gloriette, enivrés du doux parfum du jasmin étoilé.

Si le style shabby prédomine dans la maison, il s’accorde harmonieusement aux ambiances très contrastées choisies pour les cinq chambres d’hôtes. On y accède par de grands escaliers de bois sombres qui craquent joyeusement sous nos pas, dans cet esprit maison de famille que les Quéro entretiennent avec amour.

Un nid d’amour, justement, c’est le thème de la « Chambre des Anges« , dotée d’un splendide lit à baldaquin. D’immenses rideaux de lin blanc immaculés contrastent avec les boiseries peintes dans un bleu sombre et chaud. « Je suis devenue une fidèle des peintures de Leroy Merlin, explique Babeth en aparté. Pour les meubles, les murs, elles sont de grande qualité et suscitent la créativité. »

A chaque chambre, son atout charme. « L’Evasion » ressemble à un atelier d’artiste niché sous les combles, avec ses hautes poutres de bois peintes en blanc. Babeth y a créé un astucieux espace salle de bains grâce à d’anciens volets patinés posés sur des carreaux de plâtre.

Douceur et fraîcheur dans la chambre « Nature », convivialité et esprit rustique dans la « Campagne », souffle plus exotique dans un studio en cours d’achèvement, il y en a vraiment pour tous les goûts. Partout des meubles reconvertis, des jeux de matières, des objets anciens mariés de trouvailles modernes (Maisons du Monde)… Le Clos Saint-Jacques mérite une visite…

Plus d’infos sur www.leclosstjacques.com